Invasion

Je marche, lentement, dans une rue de ville, il fait nuit. Je me promène, pour être exacte, seule. Je connais cette rue, elle mène, en tant que chemin détourné, chez ma grand-mère. Le vent se lève. Une brise douce et tiède. Je souris en sentant sa caresse sur mes joues. Petit à petit, des volutes colorées surviennent, apportées par le vent. Fumée ? Poussière ? Mystère. Quoiqu'il en soit, elles ont un effet prodigieusement curieux. Les insectes tournant autours des lampadaires se changent, les uns après les autres, en petites fées bourdonnantes entourées de lumière. Une autre transforme spectaculairement les chauves-souris en dragons. Le sol de bitume se couvre d'herbe, les murs de béton se changent en pierre et se couvrent de mystérieux symboles gravés. Les arbustes d'aménagement poussent et deviennent de grands et beaux arbres, changeant les plattes-bandes en petites forêts. Les lampadaires deviennent statues portant des lanternes et la lune se lève. Une de ces volutes aux couleurs changeantes et irisées m'enveloppe. Une étrange douleur s'empare de mon bassin et mes jambes deviennent aussi légères que dela brume. Non, en fait, je ne les sens plus du tout. La douleur grandissant, je regarde le bas de mon corps pour essayer d'en comprendre la raison et découvre avec un hoquet de surprise la transformation qui s'est opérée en moi comme en tout ce qui m'entoure. Mes jambes ont disparu, remplacées par le corps d'un cheval. J'admire, émerveillée, la robe gris pommelée de ce qui a remplacé mes membres inférieurs. Me voilà un centaure ! J'effectue un pas, pour voir. Comme il est étrange de marcher sur quattre jambes ! Trouvant ma situation tès intéressante, je me mets à galopper sur la route en observant les voitures changées laquelle en rocher, laquelle en animal. Je cherche s'il y a d'autres ex-humains dans cet endroit envahi par la magie qui doit être mon rêve.

Je me réveillai dans une des rues sombres d'une ville inconnue, où la lune, invisible, de la nuit avait du mal de renvoyer sa lumière dans les vitres éteintes de vie des bâtiments.
Je n'avais ni chaud ni froid et c'est ainsi que je remarquai que mon couvre chef ne me servait pour une fois à rien. D'habitude c'est contre le vent, la pluie ou le soleil, lorsque que je restai trop longtemps dans un sombre bar où la boisson est tellement peu cher et mauvaise qu'elle était pour moi un buffet à volonté. Mais ce chapeau ne servait généralement que peu dans se cas plutôt désastreux, étant donné que mes yeux étaient déjà transformé en flambeaux.
C'est alors que ma main se porta instinctivement à ma bouche, versant ainsi le contenu d'un verre à vin qui était apparu dans ma paume.
Les yeux mis clos, je ne vis pas l'étonnante transformation qui s'opérait autour de moi. Mais quand je les ouvris, je fus encore plus épanouis qu'après avoir bu du whisky, plus stupéfait que quand je suis fait et plus ébahi que quand je suis devant une jolie fille. Ici ce n'est pas une femme, mais une déesse qui se tiens devant moi, avec des courbes délicates, des traits fin, des gestes plutôt gracieux, des yeux fougueux, une crinière remarquable et... et... eet... *grand manque d'enthousiasme* un corp... chevalin.
Voici comme un rêve peu s'écrouler ; une déesse, tombée ; et mes yeux, s'abaisser dégoutés et surtout déçu.

Etonnée de l'effet de la magie qui faisait que je n'avais pas besoin d'entraînement ou d'adaptation pour me servir de mes quatre nouvelles pattes, je regardais le sol défiler à toute vitesse, une allure à laquelle je n'étais assuréement pas habituée. Les bâtiments étaient maintenant tous fait de pierre, et des créatures toutes plus surprenantes les unes que les autres volaient dans un ciel piqueté d'une myriade d'étoiles. J'examinai du haut de ma taille de centaure l'herbe et les minuscules fleurs qui avaient remplacé le béton du sol de chaque côté de la route dorénavent minutieusement pavée.
Soudain, relevant les yeux, j'aperçus un jeune homme étrangement vêtu, avec un immense chapeau sur la tête, masquant ses yeux. Il tenait à la main un verre de vin, et me regardait, ahuri -état qui ne dura pas longtemps avant qu'il baisse les yeux d'un mouvement de mécontentement. La transformation générale opérée par les spires irisées semblait ne pas l'avoir affecté et il y avait un étrange air déçu dans son attitude. Hésitant un instant sur la conduite à tenir, je m'approchai et lui demandai :
_Hum. Monsieur..? Sauriez-vous ce qu'il se passe ici ? Il semblerait que vous ayiez trouvé le moyen d'éviter les volutes de magie...
Ma propre voix voix me fit sursauter car plus grave que d'habitude -la magie n'avait donc pas affecté que mes jambes. Avais-je également changé dans d'autres domaine ?

Je n'osais pas monter mes yeux rouges déprimés du sol à l'herbe retourné par les sabots de cet être détraqué. Je ne pu quand même m'empêcher de relevé ma tête pour faire rentrer le liquide de mon verre dans dans ma gorge devenue sèche. A la nouvel vu de ce corps fantastique je faillie faire une révérence, ma main déjà postée sur mon chapeau prêt à être abaissé devant cette beauté, qui ce mis à parler. Mais mais mon champs de vision re accueillis dans mon esprit l'horrible corps de cheval de cette fille.
C'est ainsi que je dépassai à grand pas, en chantant, l'être ignoré.
_Ô mon grand coeur souffrant...
Aidez moi à sortir de ce cauchemar désarçonnant...
Non, par pitié... Ne me parlez de plus rien qui est un rapport avec les chevaux...
Je remarquai alors l'étrange féérie présente dans ce lieu grouillant d'animaux hilarants. Comme ces petites fées, tantôt partageant leurs lumières avec des remarquables statuts de pierre tenant des lampadaires, tantôt virevoltants inconsciemment entre les gigantesques arbres. Même si elles rivalisaient avec la beautés des étoiles dans la voute endiablé au dessus de ma tête, je trouvais que leurs poitrines étaient bien trop faible pour des êtres qui sont censés faire rêver.
_Mmmh, sauf peut être celle-ci là bas.
M'interrogeai-je en tournant la tête en direction de l'une d'elle.

L'homme auquel je venais d'adresser prudemment la parole remonta les yeux, à la manière de certains hommes, que je trouvais fortement désagréable, en vidant son verre. Il m'observa quelques secondes avant que mon pouvoir de manipulateur de pensées ne me prévienne par ce doux murmure que je connaiissais si bien. Fonçant un sourcil, je me mis à épier les paroles de l'homme. Quelle horreur ! Son esprit était tellement corrompu ! Son regard me parut soudain encore plus malsain. Comme je l'avais remarqué plus tôt, ce n'était pas mes yeux qu'il regardait... Il venait de remarquer de nouveau mon corps de cheval. C'était à cette partie nouvelle de mon anatomie que je devais la mine désanchantée dont il m'avait gratifiée, et le refrain qu'il entonna en passant à côté de moi, m'ignorant superbement :
_Ô mon grand coeur souffrant...
Aidez moi à sortir de ce cauchemar désarçonnant...
Non, par pitié... Ne me parlez de plus rien qui est un rapport avec les chevaux...
Puis il se mit à s'intéresser aux fée.
Soupirant avec accablement, je murmurai pour moi-même :
_Que ce corps de cheval soit mille fois béni... Il m'a évité bien des désagréments...
Suivit un sourire mauvais se dessinant sur mes lèvres. J'allais lui faire payer ce désagréable regard dirigé en dessous de mes épaules. Je regardai la fée qui intéressait l'homme et la dotai d'une épée et d'un bouclier. Puis, pour faire bonne mesure, je fis apparaître autours de son corps frêle une armure qui, en plus d ela protéger, masquait l'intégralité de ses formes. J'observai de loin la réaction du mal élevé.

Aucun bruit derrière moi. La femme cheval ne me suivait donc pas... Je pensais cela à moitier soulagé et moitier déçu, comme elle, à moitié fée et à moitié équidé... et pour confirmer toutes ces pensés, je jetai un rapide coup d'œil à mes cotés. Rien... enfin si, mais rien de bien passionnant. A part ma fée que je me remis à... ne pas contempler. Elle avait tout bonnement disparu...
Encore plus découragé que jamais, je me mis à la recherche d'un arbre accessoirement confortable qui voudrait bien m'accueillir jusqu'à ce que je me réveil... où ? Où m'étais-je endormis ? Peut être... certainement dans ce bar où j'avais des dettes innombrables... comment faire... à qui les donner ? Je réfléchis tout en marchant, jusqu'à trouver un grand chaine aux racines accueillantes et à la mousse qui me semblait assez épaisse pour apporter un minimum de confort, si c'est possible... J'arrivai quand même à mis vautrer confortablement, puis je continuai de réfléchir au problème qui se posait : à qui vais-je bien pouvoir donner ces dettes cette fois-ci. Les yeux regardant dans le vague, contemplant les indistincts lumières qui passaient, repassaient, partaient, apparaissait... une fée en armure ? Une fée, belle et bien en armure, demeurais là.

Le jeune homme eut une mine découragée assez agréable à mes yeux mais une réaction tout ce qu'il y a de plus décourageante. Il se contenta d'aller s'"assoir" sous une vieux chêne sous lequel le sol était couvert de mousse pour se plonger dans ses pensées. Mais pourquoi, pourquoi s'évertuer à faire faire des cauchemars aux gens s'ils n'y réagissent même pas ?! Fort mécontente, je décidai de tester sa sensibilité envers les fées qu'il avait regardé de son oeil douteux. Sur un geste de ma part, un certain nombre de fées s'envolèrent en multipliant les acrobaties aériennes jusque devant le gêneur, et après lui avoir fait signe pour être sures d'avoir bien attiré son attention, se couvrirent elles aussi de plaques d'acier poli formant de magnifiques armures ouvragées. Chacune de vit équipée d'une épée fine et affûtée comme un rasoir, et, après quelques échanges d'invectives, elles commencèrent à se battre entre elles. Après tout, puisque les fées ont elles aussi des différends entre elles, pourquoi ne pas les mettre à profit ?
Pliant mes quatres pattes grises, je m'installai dans la position la plus proche de l'assis possible pour un centaure et regardai la scène, inclinant pensivement la tête sur le côté, la manière des oiseaux nocturnes, tels que les chouettes, par exemple. Après tout, pourquoi ne pas profiter des rêves pour étudier dans la mesure de mes moyens le caractère de certaines personnes ?

Comme si ce rêve déraillé de son chemin de fer habituel n'avait pas fait subir assez de ses folies à ses passagers, une autre, deux autre puis une multitude d'autres fées, sauvagement touchées par le chemin chaotique emprunté par ce train déchainé, se mirent à volées devant moi, et se transformèrent en gladiatrices aux armures et épées travaillées par l'habile marteau et la vieille enclume de l'esprit du rêveur, afin de rendre des êtres aussi faible aptes à avoir du succès dans cirque romain.
D'abord surpris de voir ce phénomène dans ce rêve qui me semblait accueillir beaucoup de pures fééries, puis amusé en imaginant la défaillance fortement présente dans la tête du propriétaire de se songe, je pensai à quitter cet endroit qui risquerait de se faire emporter. Mais avant cela, je changeai de position pour me mettre accroupi et pencher la tête d'un coté tel le faisait les animaux quand ils tentent de comprendre quelque chose, et réfléchir à la probabilité que le cheval à la robe gris pommelé, bien plus loin en face de moi, sois le cerveau de ce rêve et ce qui remplaçait le dessus des ses épaules avant sois un simple résumé de la magie présente ici. Ca sera la première fois que j'entre dans le rêve d'un être vivant autre que les humains, si l'on ne prend pas en compte les quelques fous que j'avais croisé jusqu'à celui-ci.

L'homme ne semblant pas s'émouvoir pour les délicats êtres ailés qui se battaient farouchement sous ses yeux, j'en déduisis qu'il s'agissait d'un égoïste. Fort bien, me dis-je, il ne me serait absolument pas compliqué de m'en prendre directement à lui. En effet, en ne réagissant pas correctement à mes actions, il m'avait vexée et j'étais désormais déterminée à lui faire passer un sale quart d'heure.
Je démarrai au quart de tour, sans prévenir. Je fonçai sur lui au galop et je le saisis par le col, le tenant à bout de bras et continuai au galop sans me soucier du fait qu'il soit balloté comme un sac de linge.
Plusieurs minutes plus tard, je ralentis un peu, plus parceque j'avais découvert ce que je cherchais que parceque j'étais fatiguée -on peut courir longtemps en rêve.
Je me tenais -et je le tenais- devant une petite clairière. Les chênes qui entouraient la trouée d'abres étaient majestueux, et leur écorce avait une forme surprenante, comme si des glyphes y étaient inscrits. La lumière qui y régnait avait une allure fantômatique, irréelle. Ce qui s'expliquait facilement. Au centre de la clairière, rougeoyait une grande flamme, d'où s'échappaient des volutes d'une fumée irrisée, aux couleurs changeantes. Les spires avaient-elles toutes le même effet sur les humains ?
Un grand sourire cruel aux lèvres, je commençai à m'avancer dans la clairière... Et entrai dans les spires. Ayant déjà été touchée, je ne risquais plus rien. En revance, lui, avait été miraculeusement épargné... Plus pour longtemps. Même si cette fumée iridescente de grâcier un être aussi vil par sa magie, elle n'allait pas avoir le choix et ce n'allait assurément pas être une grâce, pour ce cas précis. En toute logique, puisque tous les insectes se transformaient en fées avec leurs ailes d'origine, tous les humains devaient se transformer en centaures...
Ma transformation m'ayant rendue beaucoup plus forte, je balançai le pauvre envahisseur à bout de bras au milieu des volutes colorées, puis, quand j'eus estimé qu'il en avait reçu assez, je le laissai tomber à terre sans ménagement.
Comme je l'avais prévu, ses jambes se volatilisèrent, remplacées par un corps de cheval. Mes épaules secouées par un rire méchament moqueur, je le laissai là, au milieu des miasmes magiques, en partant au galop.